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27/05/2013

Jean de Sponde, Les Amours

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   Les vents grondoyent en l'air, les plus sombres nuages

Nous desroboyent le jour pesle mesle entassez,

Les abismes d'enfer estoyent au ciel poussez,

La mer s'enfloit de montz, et le monde d'orages :

 

   Quand je vy qu'un oyseau delaissant nos rivages

S'envole au beau milieu de ses flots courroucez,

Y pose de son nid les festus ramassez

Et rappaise soudain ses escumeuses rages.

 

   L'amour m'en fit autant, et comme un Alcion,

L'autre jour se logea dedans ma passion

Et combla de bon-heur mon âme infortunée.

 

   Après le trouble, en fin, il me donna la paix :

Mais le calme de mer n'est qu'une fois l'année,

Et celuy de mon âme y sera pour jamais.


Jean de Sponde, Les Amours, dans Œuvres littéraires, suivis

d'écrits apologétiques avec des Juvénilia édités avec une

introduction et des notes par Alan Boas, Genève, Droz,

1978, p. 74.

 

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