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17/01/2012

Eugenio Montale, Derniers poèmes

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J'ai parsemé le balcon de miettes à becqueter

pour le concert, demain, à l'aube.

J'ai éteint la lumière, attendu le sommeil.

Et sur la passerelle déjà commence

le défilé des morts grands et petits

que j'ai connus vivants. Ardu le choix

de ceux que je voudrais ou non voir revenir

parmi nous. Là où ils sont

ils semblent inaltérables pat un surplus

de corruption sublimée. Nous avons

fait de notre mieux pour qu'empire le monde.

 

                                                                                         (11 avril 1975)

 

 

Ho sparso di becchime il davanzale

per il concerto di domani all'alba.

Ho spento il lume e ho atteso il sonno.

E sulla passerella già comincia

la sfilata dei morti grandi e piccoli

che ho conosciuto in vita. Arduo distinguere

tra chi vorrei o non vorrei che fosse

ritornato tra noi. Là dove stanno

sembrano inalterabili per un di più

di sublimata corruzione. Abbiamo

fatto del nostro meglio per peggiorare il mondo.

 

Eugenio Montale, Derniers poèmes, Poésie VI, édition bilingue, choix, traduction et notes de Patrice Dyerval Angelini, Gallimard, "Du monde entier", 1988, p. 65 et 64.

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