11/01/2012
Luis Mizón, Passage des nuages, traduction Claude Couffon
1
Je me penche à la fenêtre
d'églises et de gares
lapidées
comme des couchers de soleil
afin d'y écouter la houle
de la forêt et de l'étoile.
2
Maison de l'homme déguisé
surpris dans le plaisir de sa mémoire
l'oisiveté intemporelle
de ses contes
3
Jardiner et musicien
dans les destins terrestres se regardent.
Éclats d'une même explosion.
Des voyageurs sans mémoire et sans corps
soudain traversent
la mémoire d'un autre corps.
4
Pétrole et mer
blé de la lune.
L'allégresse des grands moteurs
rafraîchit la nuit au ciel bas.
Et l'homme sur ses mots navigue.
5
Qu'il meure et masqué ressuscite
dans les pièces vides
au pied des escaliers
au fond des fleuves
sur le navire échoué.
6
Quel obscur papillon ?
Quel secret de la mer excite
l'oreille du musicien ?
Respiration de la pierre dure.
Soupir et voix enrouée.
1
Me asomo a la ventana
de iglesias y estaciones
apedreadas
como atardeceres
a escuchar la marejada
del bosque y de la estrella.
2
Casa del homre disfrazado
sorprendido en el placer de su memoria
en el ocio sin tiempo
de sus cuentos.
3
El jadinero y el músico
se miran en los dibujos de la tierra.
Fragmentos de una misma explosión.
Viajeros sin memorie y sin cuerpo
atraviesan de pronto
la memoria de otro cuerpo.
4
Petróleo y mar
trigo de la luna.
El júbilo de los grandes motores
refresca la noche baja.
Y el hombre navega en sus palabras.
5
Que muera y resucite disfrazado
en las piezas vacías
al pie de las escalas
al fondo de los ríos
en el barco encallado
6
¿ Qué oscura mariposa ?
¿ qué secreto de mar excita
la oreja del músico ?
Respiración de piedra dura.
Suspiro y voz enronquecida.
Luis Mizón, Passage des nuages, traduit de l'espagnol par Claude Couffon, éditions Unes, 1986, p. 45 et 47, 44 et 46.
Publié dans ANTHOLOGIE SANS FRONTIÈRES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : luis mizón, passage des nuages, claude couffon | Facebook |
Les commentaires sont fermés.