04/06/2021
Franck Delorieux, Quercus suivi de Le séminaire des nuits
Une ombre rêvant des dieux
Ô jour je soupire il n’est pas assez d’alléluias
De baisers au monde qui éclot blanc
Comme un cyclamen sauvage parlez-moi
Des jonquilles qui annoncent le printemps
La marche dans les prés est fleurie la luzerne
Mauve le crépuscule des coquelicots l’aube
Des pâquerettes et les blés agités de vent
Me font avancer en souriant je pose mes pas
Sur la terre pour louanger Cérès et Flore
Je rêve de leur carnet de bal suis-je le fiancé
D’une danse mes membres seront pétales
Pour les déesses et les dieux je vais pleurer
Des larmes de pollen doré comme la pisse
De Zeus qui féconde Danaé des gouttes
Perlent de mes sourcils l’ombre des chênes
Les parfums des sous-bois animent mes jambes
Mes bras les paroles de l’Olympe piquent le tain
Sombre de mes yeux ô miroirs adorés où se reflètent
L’argent des mots et l’alambic des espoirs raffinés
Je suis une ombre rêvant des dieux
Franck Delorieux, Quercus suivi de Le séminaire des nuits,
Gallimard, 2021, p. 31
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