18/06/2017
Burns Singer (1928-1964), Sonnets pour un homme mourant
XXXII
Appelle ça comme tu veux, mais n’oublie pas
Que pour la première et dernière fois tu es
Dépassé par ton insatiable métaphore,
Pris en embuscade par les définitions que tu as préméditées.
La mort, telle que tu l’emploies, prend tout —
Le drame, les actes, la salle bondée, et la chambre
D’amis où quelqu’un est pleinement conscient
Des ressorts qui commandent l’intrigue.
N’oublie pas ça. Ça va encore revenir.
Après que les vers seront partis, ça continuera.
Bien que les mondes tournent, les morts y gisent immobiles.
N’oublie pas tes vacances en Espagne.
Ça aussi fait partie de la mort, et tu trouveras
Que chaque instant est devenu immuable.
Burns Singer, Sonnets pour un homme mourant, traduction de l’anglais
Anthony Hubbard et Patrick Maury, Obsidiane, 2017, p. 81.
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