20/01/2017
Ivan Alechine, Enterrement du Mexique
Cela s’appelle mesure
Si on considère la lune comme un visage de femme
quand une femme se maquille
on peut dire que ses mains (qui agissent) sont
l’atmosphère qui entoure la lune
comme la Vierge cachée par l’Arbre à sucre
pose son pied de bois sculpté sur un nuage
survolant un olivier croissant sur un globe terrestre
dans l’église de la Charité de San Cristobal de Las Casas
plus loin
une tranche de pain trempé dans un jus d’ananas chaud
à l’échoppe tout en plastique
entouré (je) d’objets en plastique
une musique de plastique
télévision de plastique
pulls de plastique
tout pour le brillant
néon bleu
ampoules nues
comme si les câbles électriques tendaient l’horizon
de points de fuite d’une perspective qui nous échapperait
et qu’on s’y fasse
finalement c’est la terre au crépuscule qui a le dernier mot
la nuit vient et fait d’elle la dernière ombre découpée
sur le papier du ciel
un œil du dix-huitième siècle
un lapin sur une galette de maïs
Ivan Alechine, Enterrement du Mexique, dessins d’Eduardo
Arroyo, Galilée, 2016, p. 35-36.
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