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18/03/2022

Pater Handke, Images du recommencement,

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But de l’écriture, de la lecture, de la vie : un objet, un escalier de pierre, une glycine, une porte, sont vus par moi et se révèlent reconnaissables : les objets se montrent comme reconnaissables.

 

Une pelouse tondue, toute pelouse est une offense pour les yeux.

 

Une expérience vécue apparaît toujours en métaphore (l’écriture n’a pas besoin qu’on la cherche).

 

Quelqu’un qui dit de lui-même (il y en a beaucoup qui le disent) « J’ai trouvé mon langage et je suis sûr de mes moyens », celui-là est à considérer comme perdu pour l’art.

 

Il y a un mois il m’avait vu lire Balzac et maintenant il me revoit avec et me demande : « Vous lisez encore Balzac ? » 

 

Je suis délivré — depuis qu’à quinze ans je lus Faulkner — et depuis j’ai été délivré à chaque fois.

  

Peter Handke, Images du recommencement, traduction G-A. Goldschmidt, Christian Bourgois, 1987, p. 35, 37, 47, 52, 71, 83.

20/01/2021

Peter Handke, Images du recommencement

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Quand de toute la journée je ne vais pas dehors dans ma « campagne » (ça peut très bien être la limite même de la ville) je me sens sale, en tout cas comme quelque chose à nettoyer.

Je suis content que tant de gens soient fourrés dans leurs voitures et qu’on ne les voie pas.

Des gens cultivés sont peut-être comme tous les autres mais en tant qu’inconnus, ils sont plus supportables que les autres.

Une beauté que je n’ai pas conquise moi-même me fait à chaque fois un peu peur.

 C’est l’abattement qui s’installe quand je ne peux plus que dire à tout ce qui existe : « et alors ? » 

 

Peter Handke, Images du recommencement, traduction G.-A. Goldschmidt, Christian Bourgois, 1987, p. 41, 42, 45, 46, 53.

19/01/2021

Peter Handke, Images du recommencement

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« Maintenant je sais comment le dire » : c’est cela écrire.

Pensé en direction du bateau qui passait : rien en moi ne survivra, mais maintenant je suis assis là et vous me voyez.

Une pelouse tondue, toute pelouse est une offense pour les yeux.

Avant chaque rencontre : pense au trajet qu’a fait l’autre.

Je ne me laisse expliquer que si cela explique tout le monde.

 

Peter Handke, Images du recommencement, traduction G.-A. Goldschmidt, Christian Bourgois, 1987, p. 30, 32, 37, 37, 40.