18/05/2021
Marina Tsvétaïéva, Averse de lumière
Pasternak et le quotidien
Quotidien. Mot pesant. Les quintaux du quotidien. Je ne le supporte que suivi par : des nomades. Le quotidien — c’est un chêne avec, sous le chêne, un banc (autour du tronc) et sur le banc un grand-père, qui hier encore était petit-fils, et un petit-fils, qui demain sera grand-père. Chaînes du quotidien, quotidien du chêne massif. Résistant, écrasant, instable. On en viendrait presque à oublier que le chêne, l’arbre de Zeus, a droit plus souvent que d’autres à sa grâce : la foudre. Et s’il nous arrive de l’oublier complètement, pour nous sauver, à la dernière seconde, frappant nos fronts tauzins — la foudre : Byron, Heine, Pasternak.
Marina Tsvétaïéva, Averse de lumière, traduction Denise Yoccoz-Neugnot, Clémence Hiver éditeur, 1988, np.
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21/12/2017
René Char, Aromates chasseurs
Sous le feuillage
Frapper du regard, c’est se dessiner dans les yeux des autres, y découvrir leurs traits modifiés auprès des nôtres, mais pour ombrer notre ceinture de déserts.
Celui qui prenait les devants s’appuya contre un frêne, porta en compte la récidive de la foudre, et attendit la nuit en désirant.
René Char, Aromates chasseurs, Gallimard 1976, p. 35.
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