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25/07/2024

Jean-Luc Sarré, Autoportrait au père absent

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Ni vert ni violet, pas le moindre reflet,

si la démarche est tout aussi saccadée

le plumage est plus terne que celui des adultes.

Trois pies arpentent le pré en quête de ce qu’elles trouvent

mais la volée d’une cloche ou deux avant l’office

qui convoque et rassemble ses ouailles les disperse,

à moins que ce ne soit le tché-tché-tché d’alarme.

Pure coïncidence ? Simultanéité ?

Tout compte fait ce dimanche n’avait rien d’insipide.

C’était bien. Je ne m’en aperçois que ce soir.

 

Jean-Luc Sarré, Autoportrait au père absent, Le Bruit du temps, 2010, p. 70.

07/10/2023

Jean-Luc Sarré, Autopportrait au père absent

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Le sommeil n’a de cesse qu’il ne m’ait éconduit ;

cette nuit n’a pas fait exception à la règle,

mais quelques rares voitures circulaient sous la pluie

 et le bruit était doux de leurs pneus sur l’asphalte.

Je poursuivais mon apprentissage du silence

tout en pensant à ces tours pendables que mon corps

ne cesse de me jouer depuis bientôt dix ans

convaincu qu’il m’en réservait de pires encore.

Renoncement, abdication, abjuration

me proposent aussitôt leurs services, mais j’aime voir,

et la lumière du jour ne devrait plus tarder.

Sans doute pourrais-je abjurer la poésie

si ce n’était par là abjurer le regard. 

Jean-Luc Sarré, Autoportrait au père absent, Le Bruit du temps, 2010, p. 68.