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13/09/2025

Antonin Artaud, Silence

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             Silence
 
 
Belle place aux pierres gelées
 
Dont la lune s’est emparée
 
Le silence sec et secret
 
Y recompose son palais
 
Or l’orchestre qui paît ses notes
 
Sur les berges de ton lait blanc
 
Capte les pierres et le silence.
 
 
C’est comme un ventre que l’amour
 
Ébranle dans ses fondements
 
Cette musique sans accent
 
Dont nul vent ne perce l’aimant
 
La lumière trempe au milieu
 
De l’orchestre dont chaque jour
 
Perd un ange, avance le jour.
 
 
Rien qu’un chien auprès du vieillard
 
Ils auscultent l’orgue en cadence
 
Tous les deux. Bel orgue grinçant
 
Tu donnes la lune à des gens
 
Qui s’imaginent ne devoir
 
Leurs mirages qu’à leur science.
 
 
Antonin Artaud, Silence [1925], dans Œuvres complètes, tome I*, Gallimard, 1976, p. 253.
 
 
 

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