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24/10/2023

Étienne Faure, Vol en V

                      étienne faure, vol en V, pluie, regard

L’interférence des yeux sous le porche

où nous nous sommes abrités à cause

de l’eau qui fait rage, bel orage, électrise

l’arcade, commence à nous envouter au point

de non-retour à nos destinées respectives, désirs

qu’il pleuve, qu’il pleuve, bergère urbaine

sous la voûte en abîme que la vie reflète,

inverse,

U

l’air est connu, mais on se fait reprendre

aux yeux de lac artificiel au bord de l’hydro-

électrique décharge entre deux averses — arcane,

c’est un peu moi qui suis là-bas dans ses yeux

quand elle regarde en long et en large où aller,

pressentant l’impossible retrait en arrière-

saison, chez soi, faux domicile, à présent plongée

en son for intérieur, enfance avec,

et tout ce qui s’y verse — la pluie redouble —

si proche et fluide est la vision d’autrui,

soudain clairvoyance.

sous le porche

 

Étienne Faure, Vol en V, Gallimard, 2022, p. 49.

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