13/09/2023
Tristan Tzara, Où boivent les loups
il y a des heures, blanches épreuves
qu’engloutissent les maudites
sur le fente irréductible
d’un espoir trop plein
il y a tant de sens à l’aube qui sombrent
qu’il n’y ait qu’une aube de ce monde
seule et qu’elle ne fut que l’ombre
d’une raison parée de mille méduses
de ses clairs éclats ou des cendres
revivront les souffles oubliés
dans une aube nouvellement débordante
de vérités dures de pierres dures
et les aubes écrasées dans l’invisible sang
en laine au regard du fer jaloux
d’une croissance si pesante si grave
que le jour ne résiste au sourire avançant
dans la chaleur des mortifications où brûle encore
la constance du verre et se rue et se délasse
le tourment hideux de la vague à voir sans repos
Tristan Tzara, Où boivent les loups, dans Œuvres compères, 2,
1925-1933, éditions Henri Béhar, Flammarion, 1977, p. 233.
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