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04/02/2022

Charles Pennequin, Dehors Jésus

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(...) Malgré tous les beaux discours, l’humain n’a jamais fait autant de bruit. Il jouit dans les déflagrations et les explosions. Il jouit plus que jamais de la guerre quotidienne faite à la nature et à lui-même, et du coup il produit de l’art. L’art c’est jouir dans l’impensable. L’art c’est se fondre dans ce qui est presque inhumain et le bruit fait écho à ce qui est inaudible en fin de compte. Et ce qui est inaudible encore maintenant, c’est la passion seule pour le bruit. La violence est inaudible pour les contemplateurs de l’art mort, pour ceux qui ne veulent pas de l’impensable, ni même de l’impensé, pour celui ou celle qui feint toujours de ne pas jouir du bruit de la vie présente. Et la vie présente n’est qu’inhumaine pour les humains. Il n’y a pas d’autre vie possible puisque la vie pour l’inconscient humain n’est pas dans la nature. Bien sûr il contemple et aime la nature l’humain, mais pour son art mort. C’est une passion hypocrite. C’est pour se faire croire qu’il est proche de la nature, alors qu’au fond il a quitté le naturel depuis qu’il parle.

 

Charles Pennequin, Dehors Jésus, P. O. L, 2022, p. 159.

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