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30/12/2021

Armand Robin, Le monde d'une voix

 

                  

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                  L'étranger

Je ne suis qu’apparemment ici,

Loin de ces jours que je vous ai donnés

Est projetée ma vie.

 

Malhabile conquérant par mes cris gouverné,

Où vous m’apercevez je ne suis qu’un étranger,

Gestes d’amour partout éparpillés,

Je me fraye une voix isolée, désertée.

 

D’une science à l’autre j’ai pris terrier,

Lièvre apeuré scrutant sur lui braqué

Le fusil savant et sûr de la destinée.

 

Aucune terreur ne m’a manqué.

 

Armand Robin, Le monde d’une voix,

Gallimard, 1968, p. 25.

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