Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

14/02/2018

James Sacré, Dans la parole de l'autre

            sacre.jpg

Un long mur de livres

 

                       À Antoine Emaz

 

1   En deça

 

On attend

Ça n’est pas forcément un mur

Qu’on a devant soi

Aussi bien

L’indécise couleur d’une glycine (dans un autre livre)

 

J’ai cru qu’Antoine passait

(« On respire déjà mieux d’écrire » dit-il) passait

À travers le mur. Entre la pierre et quelles fleurs ?

 

Le bouquet d’iris ou le cerisier.

Là devant.

 

Et passe-t-il vraiment

D’un titre au suivant dans le livre ?

Poème du mur

Poème de la fatigue

Un long mur de titres

Poème des dunes

Poème d’une énergie contenue (dedans, pâle, hébétude)

La fin, les chiens

On arrive au bout du livre

Un autre sera bientôt là.

Devant. Plus loin.

 

Tout continue. On écrit toujours

En deçà.

 

En deçà

Où le présent craint. « les chiens jaunes ». Je me

souviens :

Retour d’école tous les soirs avec la peur

Pour passer devant cette chienne de chez le voisin

Méfiante et méchante. Le petit fauve, l’allure basse.

Si je l’entends encore

Maintenant ! J’ai le dos

Contre un poème d’Antoine Emaz, le mur de son poème

Contre. Et précautions.

 

James Sacré, Dans la parole de l’autre (livret 1), Rougier V, 2018, p. 4-5.

 

Les commentaires sont fermés.