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25/04/2016

Umberto Saba, Il Canzionere

 

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Je rêvais abattu sur le sol...

 

Je rêvais abattu sur le solà un bien ancien.

J’étais à Trieste, dans ma petite chambre.

Je regardais un léger nuage rose

planer, en se fanant, dans le ciel bleu.

 

Il se dissipait dans les airs ; je me représentais mon destin

par le sien dans une brève poésie.

Alors « maman — disais-je — je sors » et en hâte,

je me précipitais chez mon cher ami pour la lire.

 

« Que fais-tu, fainéant ? » Et une main m’éveilla :

et je vis, en ouvrant les yeux vers le ciel,

au milieu de la fumée et des explosions l’avion sur nous.

 

Je vis des décombres de maisons effondrées,

des soldats courir comme fuyant dans la débâcle,

et au loin, au loin le rivage.

 

Umberto Saba, Il Canzoniere, traduction René de

Ceccatty, L’Âge d’Homme, 1988, p. 177.

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