04/02/2015
Robert Duncan, Passages & Structures, traduction Serge Fauchereau
Allons, que je me délivre
Allons, que je me délivre de tout ce que j’aime.
Que je délivre de moi tout ce que j’aime et que je lui donne sa liberté.
Car je veux obéir sans être attaché,
servir comme je sers.
Allons que je me délivre de ce maître que je me suis donné
que je doive alors prendre mesure
de toute rectitude,
de toute justice. Aujourd’hui.
Je suis en route, près de la route,
je fais de l’auto-stop. Mais, d’un côté,
comme je suis heureux que personne ne soit passé.
Car je suis à un tournant. Je suis chez moi
au soleil. Je n’attends pas, je suis là, debout.
Et d’un autre côté, j’attends,
d’être en route, que ce soit ma route.
Je suis impatient.
Oh que je sois à présent délivré de ma route,
pour tout ce que je m’attache
— et je m’attache ce que j’aime,
chaînes et parages rassurants —
laissons partir ces choses aimées et moi avec.
Car je suis en travers de la route, ma destination barre la route !
Robert Duncan, Passages & Structures, traduit de l’américain et présenté par Serge Fauchereau, Christian Bourgois, 1977, p. 57.
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