Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

21/06/2014

Jacques Sternberg (1923-2006), La géométrie dans l'impossible

               Jacques Sternberg,  La géométrie dans l'impossible, disparition, fin, phénomène, monstre, miroir

                                La disparition

 

   Cela se passa très simplement, un soir vers six heures.

   Il est difficile de savoir exactement comment le fait arriva, mais soudain le chiffre 2 disparut, il s'effaça du monde et coula on ne sait où, on ne saura jamais pourquoi.

   Alors les mathématiques s'écroulèrent entraînant dans leur chute les évidences de l'algèbre, les comptes en banque s'effondrèrent dans la géométrie, la physique explosa dans la chimie et la géographie défonça les limites de l'orthographe.

   Et c'en fut fait de tout, enfin, une fois pour toutes.

 

                                 Le phénomène

 

   Il est annoncé à l'extérieur de la baraque, mais sans précision. On laisse simplement entendre qu'il est monstrueux. Le chemin pour parvenir jusqu'à lui est long, étroit, mal éclairé, indiqué par haut-parleur.

   Soudain le haut-parleur demande le silence. On arrive en effet dans une pièce plongée dans une obscurité totale.

   Soudain, la lumière explose.

   Et l'on se retrouve devant un miroir.

 

Jacques Sternberg,  La géométrie dans l'impossible, Arcanes, 1953, p. 31, 35.

Les commentaires sont fermés.