30/05/2013
Shoshana Rappaport, Milonga
[...]
Si je pouvais je t'apprendrais tout ce que je ne t'ai pas appris.
Comment trouver les mots justes ?
Je voudrais rêver. Le monde est fait de correspondances admirables. (Comme dans le conte inventif, il faudrait poser son souffle au sol et entendre le pas des hommes.) Pouvoir errer des années durant pour retrouver la clarté d'un feu de bois. Considérons les rencontres.
Nulle corneille noire assombrissant, obscurcissant le ciel.
Il faudrait trancher dans le vif. Mais quoi ?
Ma foi, émerger de l'obscurité provisoire. (On n'hérite pas du courage.) Prendre appui sur l'obscurité passagère. Donner enfin sur un espace intérieur libre, hors des lieux communs. (Hors du champ des passions éteintes ?) Avancer. Une parole serait-elle inégale à celle qui la retient ?
C'est tout.
Voilà pour les faits. (Ne pouvoir offrir que ce qu'on a.)
(Sous prétexte de parler de nous, j'exerce à ma manière l'art de la miniature.)
Il est des chemins qui tranquillisent. Des chemins qui rassurent et qui portent. Ce qui compte c'est le rapprochement. « Large porte de la connivence. » Porte laissée entrouverte. Porté toujours à y croire, porté à cet extraordinaire-là. (Tel étendard levé.)
Que vais-je faire ? (Ne pas sombrer.) Prendre les choses bravement. Voilà. Ne rien hâter. Vagabondage licite. Malgré tout. (Friends will be friends ?)
[...]
Shoshana Rappaport, Milonga, Le bruit du temps, 2013, p. 50-52.
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