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27/02/2013

William Cliff, Marcher au charbon

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       Londres

 

Sur un trottoir de cette ville

on l'a trouvé étendu mort

j'ignore encor s'il faisait froid

dehors quand il s'est résigné

à se laisser crever j'ignore

aussi ce qu'a duré son a-

gonie si le remords a tra-

versé son âme au moment du

trépas (c'était un beau garçon

intelligent sentimental

un des plus fins produits

de notre bourgeoisie

d'avoir lu Nitche et d'autres livres

ça lui aura été fatal —

ainsi l'on parle des défunts

sans savoir ce qu'ils ont été,

il ne nous reste de plus d'un

que lourd silence et corps figé.

 

L'oubli t'a rendu plus ténu

qu'un fil de vent dans la bourrasque :

peut-être que ce qui perdure

de toi n'est que cette écriture.

 

William Cliff, Marcher au charbon,

Gallimard, 1978, p. 81.

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