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12/02/2012

Jude Stéfan, Les commourants

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adieu jusqu'au revoir

à dieu vous recommande

à Lucifer son ange

sidis et spahis

tandems et side-cars

firent l'enfance

sévices et fillettes

comme nord et sud

neiges et sodas

est et ouest

le suroît la toundra

main de la nourrice

à l'orée des fleurs

sur trottoir de l'aïeule

tapioca et tombola

en la vie brève et lente

oubliés le sampa le kappa

                 au pré fluvial

Gitanes étendent leur linge

Vaches défient l'abattoir

perdu le nom des Anges

une cloche hèle les vivants

voltigeurs dans les cintres

avant le gras des cadavres

                   mais

poussières s'amoncellent

ongles repoussent ou bien

                    Si

l'on attrape la lune basse

la boule de feu est la même

           chaque matin

ou si jamais apparut œil à double pupille

            par ces gels tempestifs

né jadis à la mort de Répine & Pascin

            1930

situable entre Pascal et Pascin

— du Néant au Fesses replètes —

et les Agents aux crampons escaladeurs

les poteaux blancs dégarnis de filets

             Cheminées comme une angoisse

              hurlant au Vide

en sarraus noirs et pompons

les Enfants morveux ahuris

assassins-nés offerts au jurés

parmi le Routine la Chierie

sur les routes de promiscuité

sous l'immonde boa de dieu

les pieds de mort comme on dit

de veau obsédants survivants

[...]

 

Jude Stéfan, Les commourants, éditions Argol,

2008, p. 11-14.

©photo Chantal Tanet, août 2011

 

 

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