02/09/2011
Lorand Gaspar, Sol absolu
Écailles
Mort où tant de vie s’égare
de nos faibles yeux abandonnée.
Torrent tu nous étonnes
étincelant et boueux
de bouche en bouche
le doux et l’amer
cailloux et bois
achevés repris.
Ces photos floues
que le temps a bougées.
La lumière se cherche sur nos mains
et soudain tout est plume
neige neige —
Le même vent traîné dans le feu
la même nuit avec la même texture de branches
d’un bonheur inavoué.
La même croissance dans les gestes
et l’effeuillement des mains sur la peau
trouées soudaines dans les formes
quand l’espace nous entend —
Nous avons vécu tout juste
le temps de ce poids
de tout ce qui sans plainte se déchire
ta vue hier soir
et ces tout petits ports des yeux
les paupières repeintes.
[…]
Lorand Gaspar, Sol absolu et autres textes, Poésie / Gallimard, 1982, p. 67-69.
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