27/02/2022
James Sacré, Figures de solitudes
Un enfant lisait
Le p’tit Poucet ma tête perdue, cailloux cailloux c’est que des mots
(Tante Marie qui raconte et le Chat Botté parti.)
Mais la Moitié de Poulet me tient par la jambe.
Par le cœur et la jambe, une
Moitié d’Poulet comme un
Qu’allait gagner gagner...
J’ai pas retenu l’histoire (tante Marie s’est tue)
La drôle d’histoire, j’en reviens comme
Un p’tit Poucet qui s’égare
Parmi les mots dérisoires.
Avec son nom comme un têt-à-poules défait juste à côté du fournil et de la petite écurie, un seul toit de tuiles rouges touche à la grande herbe dans le pré derrière sans doute que la Moitié d’Poulet sortait de là, avec un nom d’écorché pour s’en aller raconter quoi ?
La vie ressemble à cet endroit plein de chiures d’oiseaux sous le perchoir en bois fragiles, les œufs chauds qu’on allait ramasser dans les niches du mur, la vie ressemble à tout. Moitié de Poulet presque oubliée. Vieux mythe épuisé qui t’abandonne.
James Sacré, Figures de solitudes, Tarabuste, 2022, p. 109-110.
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