20/12/2013
Pascal Commère, Tashuur, Un anneau de poussière
De quel nom la neige est-elle la clé, ô lointains si lointains et qui demeurent inaccessibles — Tant de traces de pas au matin tournés vers l'unique pointe du soleil venu. Montagne à l'est !
Mais le piétinement. Les hennissements ronflés
dans la nuit descendue, longtemps se rapprochant
non pas un par un. Mais lentement si lentement liés
tout ensemble par un fil de nuit et de sang. Rumeur !
Quand soudainement. Là. Par centaines, l'iris des yeux
et les naseaux mêlés — lueurs frontales, crins et laine. L'
immense troupeau. Tambourinant. Seul et sur nous bientôt.
Chevaux en tête poulains chevaux de gorge, voix et souffles
montant du flanc des mères. Le martèlement du trot, sabots
les pierres beurrées. L'œil seul regard, l'agate de feu. Chiens
par deux ou trois. Unique flamboiement, au large. Tournant
rameutant : vaches déjà moutons chèvres, la pleine vague. Et
plus rien. Hormis les traces, sabots marqués au sol. Vers l'
arrière — en marge comme d'un drapé, remontant le cours.
Cavaliers !
Pascal Commère, Tashuur, Un anneau de poussière, Obsidiane, 2011. p. 52-53.
Publié dans ANTHOLOGIE SANS FRONTIÈRES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pascal commère, tashuur, un anneau de poussière, chevaux, steppe, cavalier | Facebook |