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03/08/2016

Rafael Alberti, Qui a dit que nous étions morts ?

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       Chanson du Parana (1953-1954)

 

1

 

Aujourd’hui les nuages m’ont apporté

en volant, la carte d’Espagne.

Si petite était sur le fleuve

et si grande était sur l’herbage

cette ombre qu’elle projetait !

 

Elle s’est emplie de chevaux,

cette ombre qu’elle projetait.

Moi, à cheval, parmi cette ombre

j’ai cherché village et maison.

 

Je suis entré dans le patio

qui avait été ombre et eau.

La fontaine n’y était plus,

et cependant elle y bruissait.

Et l’eau qui ne coulait plus est

revenue me donner de l’eau.

 

Rafael Alberti, Qui a dit que nous étions morts ?,

Traduction de l’espagnol Claude Couffon, Les

Éditeurs français réunis, 1964, p. 149.