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08/06/2024

Paul Valéry, Mauvaises pensées et autres

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Conte

Il y eut autrefois un homme qui devint sage.

Il apprit à ne plus faire de geste ni de pas qui ne fussent utiles.

Peu après, on l’enferma.

 

Chaque homme sait une quantité prodigieuses de choses  qu’il ignore, qu’il sait. Savoir tout ce que nous savons ? Cette simple recherche épuise la philosophie.

 

Ce qui est simple est toujours faux, ce qui ne l’est pas est inutilisable.

 

L’espoir fait vivre, mais comme sur une corde raide.

 

Paul Valéry, Mauvaises pensées et autres, dans Œuvres, II, Gallimard / Pléiade, 1960, p. 851, 863, 864, 864.

04/06/2024

Paul Valéry, Mauvaises pensées et autres

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L’homme se cramponne à ce qu’il croit valoir.

 

Être soi-même !... mais soi-même en vaut-il la peine ?

 

On ne pense réellement à soi et que l’on est soi que quand on ne pense à rien.

 

« Mets les rieurs de ton côté » — et le bateau chavire. Il te verse avec eux dans le vulgaire.

 

Chacun de nous est le seul être au monde qui ne soit pas toujours une mécanique.

 

Paul Valéry, Mauvaises pensées et autres, dans Œuvres, II, Gallimard / Pléiade 1960, p. 806, 811, 814, 827, 828.

03/06/2024

Paul Valéry, Mauvaises pensées et autres

 

                                  paul valer, mauvaises pensées et autres, mystère, sottise,

Parfois la sottise, parfois la puissance de l’esprit, s’obstine contre le fait.                                 

Ce qu’on appelle mystère du monde, mystère de la vie, n’est en soi pas plus profond que l’impuissance des yeux à voir le dos de leur homme.

La nuque est un mystère pour l’œil.

Il est impossible de penser sérieusement — avec des mots comme Classicisme, Romantisme, Humanisme, Réalisme…

On ne s’enivre ni ne se désaltère avec des étiquettes de bouteilles.

La lecture des histoires et romans set à tuer le temps de deuxième ou troisième qualité.

Le temps de première qualité n’a pas besoin qu’on le tue. C’est lui qui tue tous les livres. Il en engendre quelques-uns.

 

Le besoin de nouveau est signe de fatigue ou de faiblesse de l’esprit, qui demande ce qui lui manque.

Car il n’est rien qui ne soit nouveau.

  

Paul Valéry, Mauvaises pensées et autres, dans Œuvres, II, Gallimard / Pléiade, 1960, p. 791, 797, 801, 801, 803.