24/09/2012
Édith Azam, qui journal fait voyage
le jour du chien qui me mordra
Dans le jardin d'en face
un chien hurle à la mort :
il attend le printemps.
Près de la niche
os en plastique
plastique bouffé
par les fourmis.
Lui le chien
le très vieux chien
il est aveugle
ses yeux de cire sont gris pâle
ses yeux de cire ne voient pas
les fourmis rouges bouffer l'os
les fourmis rouges qui approchent
le chien de cire hurle à la mort
le très vieux chien
le trop vieux chien
Pendant ce temps le printemps passe
le printemps passe
le printemps passe
le printemps passe...
Le jour du jour bouffe ton tapis
Cette fois le walkman à fond
me fais la cinquième
de Beethov'
Je cours trois cents kilomètres heure
je dépasse mon corps
arrache les cheminées chimiques
désosse les lignes de chemin de fer
et me fais moi :
tout dérailler
Dehors ?
Dehors tout va très vite
le point de fuite
est souterrain
l'autre côté de moi
ne laisse pas de temps
Édith Azam, qui journal fait voyage, Atelier de
l'agneau, 2012, p. 34, 42. www.at-agneau.fr
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