25/05/2016
Ariane Dreyfus, Iris, c'est votre bleu
Je veux bien essayer au bord mais avec toi.
Je vois ta main ton bras, et le deuxième aussi m’entoure quand la lumière baisse.
Chacun s’allonge avec l’autre, calmant son ombre.
Un doigt parfois suffit
Au vertige de te toucher
Pas disparu
Et puis le ciel !
Qui restera,
Lui, immense,
Mais toi aussi, immense et tiède.
Serrée entre tes bras et le regard sur la montagne,
Je ne l’aime pas autant, l’éternelle,
Tendres flancs humains.
C’est léger une main qui caresse, qui va revenir,
Si légère que nous continuons.
Il faut car le temps nous pose plus haut.
Ariane Dreyfus, Iris, c’est votre bleu, Le Castor Astral,
2008, p. 30-31.
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09/07/2011
Ariane Dreyfus, Les Compagnies silencieuses ; Iris, c'est votre bleu
Le lendemain du jour
Comme une femme se glisse sous un homme
Je lis votre écriture
Ou alors c’est moi qui écris couchée
La page blanche fait cette lumière où j’oublie de me voir
Toujours commencée
Il y a un côté où l’encre n’est pas sèche
qui mène jusqu’à vous
Quand vous me lisez vous le dites
Ou jamais
Je prends toutes les étoffes selon la chaleur
Les morceaux de vie selon
Ma bien future mort
Je n’étais pas penchée sur le vide
Une femme sur un homme
Qui écrit n’est pas longtemps une jeune fille
Plutôt souvent
Il faut des mots pour se glisser entre eux
Y voir
Aucun n’est vrai tout seul
Heureusement le tumulte ne refuse pas la main
Tant de poèmes que je suis cachée dans toute la forêt ?
C’est vous qui choisissez
L’écorce que vous dites que j’ai touchée.
Ariane Dreyfus, Les Compagnies silencieuses, Flammarion, 2001, p. 27.
Les équilibres
La rose s’ouvre vers la mort
Bien avant qu’on la coupe
S’immobiliser à cause
Du fil sur quoi on tire
Je te regarde intensément
Je croyais que seul le poème
miroitait sans faiblir
Pivotant dans la page sans fond
Venir ? Venir c’est toi
Les petites lumières de se caresser
D’un côté attention le vide
Je lèche le bout de ton sexe
Il n’y en a qu’un
Tous les mots viennent voir ce que c’est
Embrasser
Je souffle dans ta bouche avant l’heure
Ariane Dreyfus, Iris, c’est votre bleu, Le Castor Astral, 2008, p. 92-93.
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