05/09/2011
Antonin Artaud, L'Anarchie sociale de l'art, Le Théâtre de la cruauté

   Et les sentiments universels, éternels d’André Chénier, s’il les a éprouvés, étaient ni tellement universels ni tellement éternels qu’ils puissent justifier son existence à une époque où l’éternel s’effaçait derrière un particulier aux préoccupations innombrables. L’art, justement, doit s’emparer des préoccupations particulières et les hausser au niveau d’une émotion capable de dominer le temps.
   Or tous les artistes ne sont pas en mesure de parvenir à cette sorte d’identification magique de leurs propres sentiments avec les fureurs collectives de l’homme.
Et toutes les époques ne sont pas en mesure d’apprécier l’importance sociale de l’artiste et cette fonction de sauvegarde qu’il exerce au profit du bien collectif.
Antonin Artaud, L’Anarchie sociale de l’art, dans Œuvres complètes, tome VIII, Gallimard, 1971 et 1980, p. 233.
  POST-SCRIPTUM
 
 Qui suis-je ?
 D’où je viens ?
 Je suis Antonin Artaud
 et que je le dise
 comme je sais le dire
 immédiatement
 vous verrez mon corps actuel
 voler en éclats
 et se ramasser
 sous dix mille aspects
 notoires
 un corps neuf
 où vous ne pourrez
 plus jamais m’oublier
 
 Antonin Artaud, Le Théâtre de la cruauté, dans Œuvres complètes, tome XIII, Gallimard, 1974, p. 118.
 
 
 
 
 
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