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18/08/2017

Paul Klee, Journal

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Mardi, 7 avril [1914] (…) Dans l’après-midi apparaît la côte africaine. Plus tard, nettement discernable, la première cité arabe, Sidi-bou-Saïd, le dos d’une montagne, sur laquelle n voit poindre, selon un rythme rigoureux, de blanches formes de maisons. La fable se matérialise, impalpable et assez lointaine encore, et toutefois nettement visible. Notre paquebot quitte la haute mer. Le port et la ville de Tunis s’étendent en retrait, un peu dissimulés. On arrive par un long chenal. Sur la rive, tout proches, les premiers Arabes. Le soleil, d’une sombre force. La clarté nuancée sur le pays, pleine de promesses. Macke l’éprouve aussi. D’avance nous savons tous deux qu’ici nous ferons du bon travail.

 

Paul Klee, Journal, traduction Pierre Klossowski, Grasset, 1959, p. 269.

17/06/2016

Yves di Manno, Embuscade, dans Koshkonong

                                            Di_Manno_Bertini_pageAuteur.jpg

Embuscade

 

o, i flottants

 

: nuit d’Afrique sur

l’étendue de la

campagne sillonnée

de wagons indécis

 

disque rouge trouant

le ciel juste au-dessus

de la ligne des arbres

 

: lances érigées par

centaines immuables

inventant leurs

tribus face au néant

 

vert dans le noir

: masse unanime

: ciel absent

 

(l’assaut est sans

doute imminent

 

Yves di Manno, ‘’Embuscade’’, dans

Koshkonong, n° 9, hiver 2015, p. 18.