29/04/2022
Éric Villeneuve, Tache jaune / Monochrome bleu / Sorte de blanc
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Si semblables que nous puissions être en tant que couleurs d’une même série, d’une même « lignée », il n’en demeure pas moins que nous peinons à communiquer.
C’est comme si nous n’avions pas accès les uns aux autres, en vérité : dans l’espace, peut-être, mais pas dans le temps.
Moi le « jaune », par exemple, j’aurais besoin d’aide pour rejoindre le moment précis du conte où « l’enfant chérie » du roi devint une « sorte de blanc ».
À refléter une si grande infortune, cet épisode conserve une part d’opacité.
J’aimerais déceler tout ce qui m’a échappé tandis que je l’évoquais, tout ce qui a été fondu dans ce malheur d’enfant : différentes histoires, sans doute, liées entre elles par de subtiles correspondances mais renvoyant chacune à une identité bien définie.
Éric Villeneuve, Tache jaune / Monochrome bleu / Sorte de blanc, LansKine, 2022, p. 101.
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