05/03/2025
Jacques Lèbre , Sonnets de la tristesse
Et si tout était complètement faux ? Que sais-je au fond,
de la vie intérieure de ma mère ? Ce que j’imagine
n’est peut-être d’aucune vérité dans la réalité.
Alors on dira que c’est de la poésie, dans un sens péjoratif.
Soit je suis dans la justesse, soit je suis dans l’erreur,
mais une maison de retraite n’est pas un endroit très gai.
Je me souviens de l’une d’elles et de l’ami qui s’y trouvait,
elle était dans un cadre bucolique, c’était un mouroir.
L’ami laissé lui-même (il avait perdu la mémoire)
serait vite devenu grabataire s’il y était resté,
pour qu’il se lève de son lit, il fallait le soutenir.
Je ne sais s’il y a une parte de vérité dans ce que j’écris,
mais si j’écris, sans doute est-ce pour répondre à un choc,
faire ressentit peut-être, ce qui ressemble à une violence.
Jacques Lèbre, Sonnets de la tristesse, Le Temps
qu’il fait, 2025, p. 40..
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