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13/12/2024

Oscar Wilde, Poèmes

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              La tombe de Shelley

 

Comme des torches éteintes près de la couche d’un malade,

De maigres cyprès veillent la pierre que le soleil décolore,

La petite chouette y a établi sa demeure

Et le rapide lézard comme un joyau pointe sa tête.

 

Là où s’embrasent les calices des coquelicots,

Dans la chambre tranquille de cette pyramide,

Un Sphinx antique se tapit dans la pénombre,

Noir gardien de ce lieu de plaisir des morts.

 

Ah ! qu’il est doux de reposer dans le sein

De la Terre mère accomplie de l’éternel sommeil,

Mais pour toi bien plus douce une tombe inquiète

 

Dans la caverne bleue des profondeurs peuplées,

Ou bien là-haut, où les hautes nefs sombrent dans la nuit

Comme les rochers escarpés brisés par les vagues.

 

Oscar Wilde, Poèmes, traduction Bernard Delvaille,

Pléiade/Gallimard, 1996, p.10.

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