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22/10/2023

Étienne Faure, La vie bon train.

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La nuit quand le train va si vite

qu’on ne voit rien

rouler perd tout son sens

— il n’est plus sûr alors qu’une gare attende,

à l’autre bout fasse un trajet qui relie les deux lieux

ordonnancés un départ une arrivée,

car nul retour, aucun aller n’est visible,

à regarder par la vitre envahie de noir :

miroir vide où suis-je ?

 

Voici l’hiver aux jours réduits, qui emporte le corps

engendré vite autrefois, le moral au noir fixe,

dans un état pour une éternité transitoire

d’aucune utilité car jamais abouti

(et donc de ton sperme personne ne sera né)

maillon sans chaîne, wagon désormais sans attache

ni ascendance, ni hoirs, ni rien d’approchant.

 voici l’hiver

 

Étienne Faure, La vie bon train (proses de gare),

Champ Vallon, 2013, p. 119.

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