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19/10/2023

Étienne Faure, Légèrement frôlée

IMG_0389.JPG

             Où est l’exil

en sueur, en train jadis accompli

si le avions, presque

à la vitesse du mensonge, nous déposent

en des lieux prémédités de loin,

transmis par la parole, des papiers

traduits ou rédigés dans la langue des mères,

où est l’exil, un écart temporel

réduit à rien — espace crânien

où l’on revient sur ses pas pour retrouver

l’idée perdue en route —

heure de seconde main aujourd’hui effacée

devant l’entrée des morts, ou le seuil,

par politesse ultime de la mémoire

ici trahie, en creux, quand l’avion atterrit

qui ne comblera donc rien, jamais

l’amplitude intime de la perte.

il revient les mains vides

 

Étienne Faure, Légèrement frôlée,

Champ Vallon, 2007, p. 90.

photo Chantal Tanet, 2011

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