16/12/2022
Peter Gizzi, Et maintenant le noir
Enterrement céleste
Le rouge-gorge qui vit dans mon jardin
vit aussi en moi. Voici l’intérieur
tandis que l’état se dévide à travers
une vaste étendue divisant le ciel.
Il y a tant et plus ;
ces choses servaient de passage
à l’après-midi porté par la lumière
cascadant puis s s’enroulant
comme une bride autour de jour.
Oui, le jour, staccato
sous sa bannière d’azur et d’or ;
puis on apprend, comme on apprend
du crépuscule, comment regarder
par ici, et par ici, en souriant.
La glycine à la fenêtre ondoie, haut, et bas, et haut
c’est si loin en même temps, dehors.
Je suis ici où le monde s’ouvre.
Il y a des lointains, toute
l’échelle tonale explose,
clarté à l’aspect atténué,
charge utile livrant une poussière sensée.
Voici un jour idéal pour mourir.
Peter Gizzi, Et maintenant le noir, Corti,
2022, p. 32.
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