23/07/2020
Antoine Emaz, Carnets
Carnets
Le moi n’a aucune importance — c’est ce qui le traverse, ou ce dont il est le lieu, qui peut amener à écrire.
Le moi est une page, il attend.
Art poétique
ne dire que du vrai
payé comptant
quel que soit l’angle
quelle que soit la débâcle de mots
et travailler ensuite
même le dégoût du vrai
même sa laideur
son insignifiance
Ce que je fabrique ne correspond à rien d’écrit, même si je peux entendre résonner dans mon travail d’autres travaux.
Définissons donc comme poème ce qui, écrit, ne correspond à rien... et cessons d’envier les définitions, fausses également parce que tyranniques, d’autres formes — je pense à la note, au roman, au récit.
Antoine Emaz, Carnets, dans Rehauts n° 45 juin 2020, p. 6, 16, 16.
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