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17/06/2018

Lionel Ray, Les métamorphoses du biographe

Ray Lionel.jpg

                                                                la dernière nuit

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La dernière nuit  on disait encore « c’est tout simple »

sans protester on poussait sa charrette sur un

carreau où l’œil nu s’effondre brusquement on sait

pour quelques instants s’appuyer à tous les zincs

avec la faune des écaillers et ça plaisante

hors du domaine public sans habillement

les maraudeuses entre les cageots déracinées

de l’Étoile avaient le visage en sang

Les marginaux assis n’étaient plus sûrs de rien

Toutefois les pieds énormes feront plus loin des rondes

On verra tout est prêt la rue de Carpentras

L’allée de la Cossonnerie neuf bâtiments

Pour les fruits et légumes sans aucune tradition

Mais les camions du négoce ne quitteront pas

La rue Rambuteau sans la grosse Germaine qui

« Travaille pas nous autres seul’ment sur les touristes »

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Lionel Ray, Les métamorphoses du biographe, Gallimard, 1971, p. 65.

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