20/04/2018
Laure Gauthier, Kaspar de pierre
Marche I
ai couru, nu d’automne vers les maisons basses
avec la lourdeur du gravier
et mes semelles de peau
Ce chemin vers rien de certain
qui se brise en bruissements rances
pas même une ronce connue, ni le terme. ai caché, donc
mon visage en terre.
apaisé à la douceur de la morte, son odeur
Et que faire du dédale de l’air ?
Il bombb le poumon, ne sait que le tournoiement.
Tendu au monde ai louché vers le soleil là-bas, et titubé plus loin, blanc d’absences et
Sans questions
Et jamais d’exclamation en moi, pas d’étonnement, ni même un trait ni le point.
Les orteils cramponnés sur les mottes inconnues
Il courrr vers le champ toujours à nouveau de tourne-
sols
[…]
Laure Gauthier, Kaspar de pierre, La lettre volée, 2018, p. 7-8.
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