03/11/2016
Sappho, traduction Jean Bollack, Au jour le jour
Sappho, Fragment 31
Je le vois, cet homme,
l’égal des dieux, cet homme assis
en face de moi, qui près de toi entend les douceurs
de ta voix
et le rire du désir : pour le dire, c’est cela vraiment
qui dans ma poitrine épouvante mon cœur.
Car aussitôt que je regarde un instant vers toi, de même,
[ pour m’empêcher de parler
,
plus rien ne se laisse aller.
Ma langue s’est rompue, et aussitôt
une chaleur subtile s’est ruée dans mon cœur
Plus une seule chose à voir pour les yeux, et les bruits
bourdonnent.
Une sueur glacée me fait ruisseler ; un tremblement
me saisit tout entière, je suis plus verte
que l’herbe ; peu s’en faut
que l’on me voie morte…
Sappho, fragment 31, traduction Jean Bollack, dans Au jour le jour, PUF, 2013, p. 1046-1047.
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