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22/04/2016

Fernando Pessoa, Le gardeur de troupeaux

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Il ne suffit pas d’ouvrir la fenêtre

pour voir les champs et la rivière.

Il ne suffit pas de n’être pas aveugle

pour voir les arbres et les fleurs.

Il faut également n’avoir aucune philosophie.

Avec la philosophie il n’y a pas d’arbres : il n’y

       a que des idées.

Il n’y a que chacun d’entre nous, tel une cave.

Il n’y a qu’une fenêtre fermée et tout l’univers

       à l’extérieur ;

et le rêve de ce qu’on pourrait voir si la fenêtre

         s’ouvrait,

et qui n’est jamais ce qu’on voit quand la fenêtre s’ouvre.

 

Fernando Pessoa, Le gardeur de troupeaux, traduction

Armand Guibert, Gallimard, 1960, p. 143.

 

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