04/03/2016
Vauvenargues (1715-1747), Réflexions et maximes
La pauvreté humilie les hommes, jusqu’à les faire rougir de leurs vertus.
Les enfants cassent les vitres et brisent des chaises, lorsqu’ils sont hors de la présence de leurs maîtres ; les soldats mettent le feu à un camp qu’ils quittent, malgré les défenses du général ; ils aiment à fouler aux pieds l’espérance de la moisson, et à démolir de superbes édifices. Qui les pousse à laisser partout de longues traces de leur barbarie ? Est-ce seulement le plaisir de détruire ? ou n’est-ce pas plutôt que les âmes faibles attachent à la destruction une idée d’audace et de puissance ?
L’écueil ordinaire des talents médiocres est l’imitation des gens riches ; personne n’est si fat qu’un bel esprit qui veut être un homme du monde.
Peu de malheurs sont sans ressource ; le désespoir est plus trompeur que l’espérance.
Il n’y a pas d’écrivain si ridicule que quelqu’un n’ai traité d’excellent.
Vauvenargues, Réflexions et maximes, dans Introduction à la connaissance de l’esprit humain, Garnier Flammarion, 1981, p. 312, 313, 320, 321, 323.
Publié dans ANTHOLOGIE SANS FRONTIÈRES, MARGINALIA | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vauvenargues, réflexions e maximes, pauvreté, fatuité, barbarie | Facebook |
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