08/09/2015
Denis Roche, Le mécrit
La poésie est inadmissible. D’ailleurs elle n’
existe pas. Je l’ai quittée une semaine auparavant
Disant : « cette vie vécue des nues d’entre nous
Et répétant qu’il le minéral du temps du vent
Je regarde par la fenêtre de ce flambant neuf
Hélas, pot, crassier, enflure gigantesque appeau
Je remonte, sans m’en donner la peine, l’épais
Tapis de chemins étroits, confondus, oléagineux
Coulis de saine envie enfilant fesse après fesse
À l’écharpe agitée depuis le bastingage d’août
Dernier. Rien n’y fait. De toute façon. Le
Marbre surgit et soutire tout à l’haleine. Et
Elle sourit parce que visiblement elle ne peut
Rien faire d’autre. Sinon, évidemment, me jeter
À la tête quelque aliment dont la vulgarité ne
Fera qu’ajouter au mystère.
Denis Roche, Le mécrit, Seuil, 1972, p. 62.
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