07/03/2014
Jean-Baptiste Chassignet (1571-1635), Le Mespris de la vie et consolation contre la mort
Pense combien de tems, pauvre homme miserable,
Il y a que tu bois, manges, veilles, et dors,
Dors, manges, veilles, bois, et destors et retors,
De ce mesme fuseau le filet variable ;
En fin de tant de maus la charge insupportable,
Qui sur toy chacque jour descharge ses effors,
Et ta satieté de tant vivre en ce cors
Te feront desirer la mort inevitable.
C'est peu de cas de vivre, un tel bien est permis
Egalement à tout, jusqu'aus moindres fourmis
Qui vivent en commun dessous la terre espaisse,
Mais delaisser la vie en resolution,
Et mourir gouverneur de son affection,
C'est là le plus haut point de l'humaine sagesse
Jean-Baptiste Chassignet, Le Mespris de la vie et consolation contre la mort, édition critique par H. J. Lope, Droz, 1967.
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