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17/01/2014

Fabienne Raphoz, Terre sentinelle

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     et maintenant je voyage de bête en bête partout

     ici aussi, juste en face, derrière les grilles, de mon perchoir

 

     le naturaliste a commencé sur le terrain

 

     le naturaliste peut écrire des livres

mais c'est secondaire ;

     on peut lui dédier une espèce

mais c'est secondaire ;

     il peut entrer sur la toile

mais c'est secondaire

 

     pour le naturaliste,

                                                 le sens de la vie

     va de la terre à la vue

     de la terre au toucher

     de la terre à l'esprit

     de la terre

                                    à l'image

     de la terre

 

 

     j'ai d'abord fait tout le contraire, même face à la mer

 

     pourtant, ma Mère disait : « par beau temps, ne reste pas                                                                                                [dedans»,

     c'est vrai

 

 

j'ai connu la garenne de Saint-Martin-des-Champs

          et les lapins au cul blanc

j'ai connu la mare aux têtards

          et les métamorphoses

j'ai connu les rochers les algues

          et la pêche aux bigorneaux

j'ai connu la forêt le petit bois mort

          et la construction des cabanes

j'ai connu la plage à marée basse

          et les cris des goélands

 

[...]

 

Fabienne Raphoz, Terre sentinelle, Dessins Yanna

Andréadis, Héros-Limite, 2014, p. 137-138.

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