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13/12/2013

Giuseppe Conte, Le dieu humble de l'aube

Giuseppe Conte,  Le dieu humble de l'aube, vagabond, joie

              Le dieu humble de l'aube

 

Ne le voyez-vous pas ? Je ne possède rien.

Vagabond, mendiant,

rien ne me fut donné

de ce qui devait m'échoir.

Je fus blessé, moqué,

poignardé, compris de travers

et laissé pour mort

s'il est vrai que les mots peuvent tuer.

En chaque vaincu je reconnais mon frère.

En chaque rebelle aussi.

Qu'ai-je reçu de toi, ma vie,

si ce n'est cette joie violente dans ma chair,

cette joie déraisonnable

qui fait que certains matins au réveil,

moi, le plus misérable des hommes,

moi qui connais tous les déchirements,

j'esquisse un pas de danse,

laisse monter dans ma gorge un chant

et rends grâce en ce tremblement

au dieu humble de l'aube.

 

Giuseppe Conte, traduit par Jean-Baptiste Para,  

dans PO&SIE, "1975-2004, Trente ans

de poésie italienne", n°109, 2004, p. 277.

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