06/03/2013
Lord Byron, Poèmes
J'achève ce jour ma trente-sixième année
I
Il est temps que ce cœur se fige,
Qui cesse d'émouvoir les autres :
Or, lorsqu'on ne peut plus m'aimer,
Que j'aime encore !
II
Mes jours sont une feuille jaune :
Fleurs, fruits de l'amour en allés ;
Le ver, le chancre, puis la peine
Sont seuls miens !
III
Le feu qui fait mon sein sa proie,
Seul comme une île volcanique,
N'embrasse à sa flamme de torche —
Un bûcher funèbre !
IV
L'espoir, la peur, les soins jaloux,
L'ardente souffrance et la force
De l'amour, guère n'en partage
Plus que la chaîne.
V
Mais ainsi, ici, ces pensées
Ne doivent m'ébranler : la gloire
Pare la bière du héros
Ou ceint son front.
VI
L'épée, la bannière et le champ,
La gloire et la Grèce m'entourent !
La spartiate mis au pavois
N'était plus libre.
VII
Debout ! (Non toi, Grèce, tu l'es)
Debout mon esprit ! Pense d'où
Ton sang tire son premier lac,
Et frappe juste !
Lord Byron, Poèmes, Choix et traduction de Florence Guilhot et
Jean-Louis Paul, éditions Allia, 2012, p. 115 et 117.
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