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09/11/2012

Pascal Commère, Des laines qui éclairent, Une anthologie 1979-2009

 

D'une lettre déchirée en septembre (1996)

 

               Vers l'eau noire

 

Au mur d'une chambre une lampe allumée

près d'une image — ses yeux bleus, l'éclusière

poussait de son ventre le levier des vannes.

Derrières, les prés ­ bêtes un peu blanches, et

tout près un canal. Un bateau dans septembre

remontant vers l'eau noire.

 

 

               Des îles

 

Aujourd'hui vous suivez le cortège — une amie

se marie. Je vous demande comment sont les îles,

vous ne répondez pas, ou tout bas. Les îles

sont souvent si petites, on les cherche

du doigt le soir sur un atlas.

                                              Vous revenez

un jour de pluie — salut à Perros pour ce carré

de bleu là-bas... Rien ne change, le temps

joue avec les essuie-glaces, un pare-brise

éclaire. Le soir vient, une route en croise une autre,

une autre quelque part, toujours. Une route perdue.

 

Pascal Commère, Des laines qui éclairent, Une anthologie

1979-2009, Le temps qu'il fait, 2012.

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