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02/11/2012

Étienne Faure, Légèrement frôlée

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Des femmes sont des tombeaux qui passent

avec les désirs dans la rue, où s'enfouissent

les chers secrets, catimini,

le bruit du mâchefer dans la cour traversée

jadis pour elle, un bouquet à la main

— c'était cela sans doute, faire la cour,

ce bouquet sec d'amour aujourd'hui conservé

dans du papier journal aux nouvelles défraîchies.

 

L'hiver, avant de se quitter,

elle partageait les fleurs

de ses mains froides, le soir

virant au parme ou violet foncé,

qu'il ne s'en aille sans ce bouquet

jumeau du sien — mêmes couleurs passées

qui flétriraient lentement sous leurs yeux —

reliés de loin en leurs deux lieux distincts par les fleurs

pis l'idée qu'il en reste,

un souvenir, des mortes.

 

nécrologie des fleurs passées

 

Étienne Faure, Légèrement frôlée, Champ Vallon, 2007, p. 38

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