14/07/2012
Étienne Faure, Correspondances, dans Théodore Balmoral
Transie je suis sur le quai d'hiver
et tente en vain l'espoir au cœur
d'arriver à temps malgré la neige,
le gel qui tout met à distance
derrière la vitre de ce temps où l'on s'aimait
sans hésiter, prenant la vie
comme si elle venait, à perdre connaissance
puis vie, de nouveau se perdre
depuis le quai où l'on s'est tant quittés
dans les films, yeux mouillés par l'histoire,
à dire adieu d'un geste sec,
de la main, du mouchoir — nous sommes quittes —
tandis qu'on maudit dans la buée de son souffle
le mouvement trop lent qui déplace
les corps, les rapproche, trop tard
pour prendre avec le monde, en sa fusion même
langue — c'était cela sans doute
être éprise
rapprochements
Étienne Faure, Correspondances, dans "Théodore Balmoral",
Printemps-Été 2012, p. 147.
© Photo Tristan Hordé.
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